À ces clauses politiques et militaires s'ajoutent des clauses économiques, destinées à interdire aux adversaires du Reich de disposer des moyens de préparer une guerre de revanche[13] et à permettre la constitution d'une Mitteleuropa sous domination allemande[16]. Le vocabulaire de la trahison que l'on rencontre en 1918 montre que des conditions importantes pour le programme et la pratique du national-socialisme sont nées et ont été créées à cette époque. Pour ce dernier, Le programme de septembre est avant tout le reflet des préoccupations politiques et économiques du chancelier à la fin de l'été 1914[32]. Voici l’autre, telle que Riezler, le confident du chancelier allemand Bethmann-Holweg, la développe le 29 août 1914 pour le chef du service de presse du ministère allemand des Affaires étrangères : "Le but de la guerre est de nous garantir, à l’Est et à l’Ouest, pour une durée prévisible, par l’affaiblissement de … Pendant les négociations concernant les clauses supplémentaires du traité de Brest-Litovsk, Ludendorff essaie d'amener dans la sphère d'influence allemandes les territoires de Lituanie, d'Estonie et de Crimée, les territoires de Cosaques du Kouban et du Don comme pont vers le Caucase, le territoire du Caucase en lui-même, le territoire des Tatares, des cosaques d'Astrakhan et des Turkmènes, ainsi que le Turkestan. L'Allemagne était alors assez forte pour tenter d'être une troisième puissance mondiale aux côtés de la puissance russe et de la puissance anglo-américaine mais pas assez forte pour réussir dans cette entreprise[45]. Néanmoins, sa persistance à la neutralité ne durera pas et il devra abdiquer en faveur de l’administration vénizéliste qui fera entrer le pays dans le camp de l'Entente en 1917. août 1914 - septembre 1914 - octobre 1914. Ils vont de simples peurs à des intérêts économiques particuliers en passant par des rêves flagrants de toute-puissance. La politique des buts de guerre de l'Empire allemand était l'illusion de la puissance allemande à travers une surestimation irréaliste. Constantin Ier souhaitait quant à lui atteindre ces buts tout en préservant le pays de risques trop grand. Le 27 mars 1917, Kerenski fait valider par le gouvernement une déclaration des buts de guerre selon laquelle la Russie reste fidèle à ses alliés tout en renonçant à toute ambition conquérante[67],[68]. Le programme est le résultat de la mise en commun de nombreux programmes sur la future Europe. Le camp des mesurés reste isolé des ouvriers et démuni, tout comme Bethmann Hollweg, face au mouvement de masse annexionniste. Le 4 mars 1915, il adresse une note aux ambassadeurs de l'Entente pour leur faire savoir que la Russie, en cas de victoire, entend occuper les Détroits, la rive asiatique jusqu'au fleuve Sakarya, la rive européenne jusqu'à une ligne Enes-Midia et les îles d'Imbros et Tenedos en mer Égée[63]. ... la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale ont décidé de s’associer pour proposer un “Album franco-allemand de la Grande Guerre “. Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) Les Buts de guerre de l'Allemagne impériale, publié en allemand sous le titre Griff nach der Weltmacht, est un ouvrage de l’historien allemand Fritz Fischer paru en 1961.Il est consacré à la stratégie politique de l'Empire allemand à la veille et au cours de la Première Guerre mondiale, et à la question d'une responsabilité principalement allemande au déclenchement du conflit. Résumé du document. Nicolas n'a pas le temps de mettre en œuvre cette décision : quelques jours plus tard, il est renversé par la révolution de Février (15 mars 1917 dans le calendrier grégorien)[65]. Au cours de la guerre, Elefthérios Venizélos plaidait pour le soutien inconditionnel aux Alliés, peu importe les risques encourus. Mobilisation générale en Suisse; Déclaration de guerre de l'Allemagne à l'empire russe. Le 10 mars 1917, le tsar se résigne à signer un projet d'indépendance complète, d'ailleurs très théorique puisque la Pologne est occupée par les Allemands et Austro-Hongrois qui ont proclamé un « royaume de Pologne » sous leur tutelle. Lancée dès les déclarations de guerre qui déclenchent le premier conflit mondial début août 1914, la guerre à l’est de l’Europe est d’abord rythmée par une série d’opérations militaires de mouvement en Prusse-Orientale et en Pologne, à l’instigation des Russes qui défont plusieurs fois les Autrichiens en Galicie puis envahissent la Prusse-Orientale. La guerre de 1914-1918 vue par les Allemands Déclarée dans l’inconscience générale, commencée dans l’euphorie belliciste qui souleva tous ses participants, la … En outre, il était persuadé que ce conflit ne se terminerait que par une seule issue : la défaite des Empires centraux. Histoire de la Grande Guerre, 1914 à 1918 (1915) ... la position conquise fut conservée et les contre-attaques des Allemands repoussées avec pertes. Le deuxième but de guerre majeur est la domination plus ou moins directe de la Pologne, parallèlement à l'annexion d'une bande frontalière[20]. La Turquie souhaitait retrouver les terres perdues sur la Grèce et l'Albanie. À la psychose de guerre de l'été 1914-1915 suit le désenchantement d'une grande partie de la population[24]. Burián ne voit pas le maintien d'un Monténégro réduit comme étant un danger semblable à celui de la Serbie. La tentative de l'été 1918 de réaliser l'ensemble allemand à l'est était accompagnée de projets de colonisation et d'évacuation qui ressemblent en de nombreux points à l'Ostpolitik d'Hitler, même si l'idée de traiter des millions de Slaves comme des hilotes ou d'assassiner des millions de Juifs n'existait bien sûr pas pendant la Première Guerre mondiale. Sac-­‐-­‐Morane Alexandre Hangen Pierre-­‐Louis Paquin Guillaume Les Sous-­‐marins durant la Première Guerre Mondiale (1914-­‐1918) A la veille de cette Grande Guerre, les forces maritimes ne se reposaient que sur la domination destructrice et la puissance monstrueuse des cuirassiers, terribles canons sur mer. La majorité des cercles dirigeants en Allemagne, de la droite jusqu'à la gauche anti-tsariste, tient à un concept de division[26]. Tout comme Conrad, Burián veut voir la Serbie écartée en tant que « point de cristallisation d'une agitation nationale » et en tant qu'« outil » aux mains des ennemis[57]. Beaucoup considèrent cela comme dangereux et inutile, car la proclamation de buts de guerre concrets pourrait entraîner des obligations qu'il serait préférable d'éviter : ne pas atteindre les buts de guerre annoncés publiquement pourrait en effet être perçu par la suite comme une défaite. Toutefois, l'effet de cette mesure est limité, et elle est très vite levée sous la pression du troisième Oberste Heeresleitung (OHL), ainsi qu'en raison de la mobilisation psychologique des populations lasses de la guerre. L'Autriche-Hongrie entre dans la guerre pour protéger ses intérêts dans la péninsule des Balkans, ainsi que son existence, qu'elle voit menacée par la Russie. Les projets nationaux (völkisch) d'évacuation et de colonisation de la sphère orientale (Ostraum) étaient déjà présents dès le début de la guerre, même s'ils ne se sont imposés à l'ensemble des élites du pouvoir de l'Empire qu'en 1918 après le triomphe de courte durée du commandement suprême de l'armée allemande[50]. La rupture avec le Royaume-Uni est encouragée et saluée par le parti de la flotte, l'industrie lourde, l'aile antiploutocrate des couches moyennes prussiennes, ainsi que par les Junker, situation que l'on retrouve principalement dans l'Allemagne du nord. Il rend publics les documents diplomatiques de l'ancien régime en rejetant les objectifs de la « guerre impérialiste » et signe avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie le traité de Brest-Litovsk, le 3 mars 1918. Ludendorff ne croit pas à une séparation étatique durable de l'Ukraine vis-à-vis de la Russie. Pendant les premières semaines de la guerre, avant les cuisantes défaites en Galicie et en Serbie, les dirigeants autrichiens se sont permis de formuler des buts territoriaux précis. Mobilisation générale dans l'Empire allemand. Les buts de guerre sont aussi des armes de guerre, en particulier pour les Alliés occidentaux qui les utilisent aussi dans ce sens[3]. En autorisant cette discussion, l'OHL met en place un moyen décisif en vue d'une guerre totale et d'une conduite idéologique de la guerre[18]. Cependant, à partir de 1915, les premières contradictions se font jour[17]. Cependant, il se positionne contre ceux qui, lors de la publication de ses ouvrages, affirment que les conditions de paix dictées en 1919 au Reich vaincu auraient été responsables de l'arrivée au pouvoir des nazis en 1933[26]. L'ouvrage iconoclaste de Fritz Fischer intitulé Les Buts de guerre de l'Allemagne impériale 1914-1918 (1961) fit scandale dans son pays. La création de cet État indépendant s'effectuerait sous protectorat austro-hongrois. 2 août : . Depuis le programme de septembre, aucun des responsables politiques ne démord de l'idée que la Belgique doit devenir un État vassal en réalisant des annexions aussi importantes que possible[19]. Lors de cette trêve de noël 1914, les Allemands l’auraient emporté sur le score de 3-2 selon plusieurs sources concordantes. Les buts de guerre Allemand. Wilhelm Solf, secrétaire d'État aux colonies, fait en août et septembre 1914 une proposition à ce sujet : la répartition des colonies françaises, belges et portugaises en Afrique que Bethmann Hollweg avait incluses dans le Septemberprogramm[23]. Le plan allemand pour une victoire rapide « Le plan d’opération conçu par Schlieffen en vue de la guerre sur deux fronts visait en premier lieu à remporter une décision rapide et décisive à l’Ouest. Pendant les conférences interalliées de 1915-1916, les puissances de la Triple Entente discutent de la perspective d'un partage de l'Empire ottoman. Le projet d'un Südostbund est quant à lui en concurrence avec les vues de l'Empire ottoman[30]. Le Septemberprogramm correspond aux idées et aux souhaits des cercles dirigeants politiques, économiques et militaires. Le principal adversaire militaire du Reich étant la France, une attention toute particulière est portée sur le démantèlement des capacités militaires de la France. Ainsi, la ligue pangermaniste de Heinrich Class expose, peu de temps après le 9 septembre, les propres objectifs qu'elle assigne à une paix victorieuse[2]. De plus, des traités de commerce, joints aux traités de paix, sont censés mettre les pays vaincus sous une stricte tutelle économique du Reich[13], notamment la France[N 2],[18]. Dans le cadre de la politique des États frontaliers (en allemand Randstaatenpolitik) de l'Allemagne qui consiste à repousser la Russie en créant une zone d'États tampons allant de la Finlande jusqu'à l'Ukraine, le point d'ancrage de la volonté expansionniste allemande à l'est se situe avant tout dans les pays baltes. L'accord franco-russe est signé le 26 avril 1916 et l'accord anglo-russe le 23 mai[64]. Comme pour la bande frontalière polonaise, on prévoit de repousser les Lettons sur leur territoire en installant sur des domaines de la couronne russe, des domaines ecclésiastiques ou des grandes exploitations terriennes des Allemands installés en Russie, parallèlement aux possessions de l'aristocratie germano-balte. Toutefois, celle-ci se révèle être complètement utopique en raison du trop grand éloignement et de la domination turque[31]. La conception qu'a l'Empire allemand de la guerre qui éclate est celle d'une guerre défensive, mais les victoires rapides de l'armée allemande sur le front de l'ouest conduisent à la formulation de gigantesques projets d'annexions[9]. La volonté d'être une puissance mondiale était plutôt celle d'avoir l'empire colonial le plus étendu possible, donc la volonté de posséder les symboles de ce statut. Buts de guerre L’Album franco-allemand de la Grande Guerre. Déclarée dans l’inconscience générale, commencée dans l’euphorie belliciste qui souleva tous ses participants, la première guerre mondiale perdit bientôt son élan initial.