Après le 2 juin et l’arrestation des principaux chefs girondins, les montagnards peuvent gouverner mais doivent tenir compte des sans-culottes[Note 39] et de leurs représentants[162] extrémistes, dont ils ont eu besoin pour vaincre leurs adversaires girondins, mais à qui ils ne comptent pas céder le pouvoir[163], ni accéder à leurs revendications. À partir de l’automne, les organisations populaires portent ombrage aux autorités et marquent le divorce naissant entre le gouvernement révolutionnaire et le mouvement populaire[184]. Malgré le principe de la séparation des pouvoirs, c’est la Convention qui va juger le roi ; ainsi, le procès qui commence le 11 décembre 1792 sera le début d’une lutte à mort entre girondins et montagnards pour le contrôle de l’Assemblée et de la Révolution[134]. Ils sont aisés et plutôt jeunes. Durant ces journées, elle réalise une autre révolution décisive : beaucoup de députés, effrayés par la tournure des événements, démissionnent ; l’Assemblée déclare qu’elle tient son mandat non pas des électeurs individuellement pour chaque député, mais collectivement de la Nation tout entière. Or, il n’en est rien, car pour le gouvernement il ne s’agit pas seulement de vaincre mais d’anéantir l’ennemi, le coalisé comme le royaliste, et pour imposer la paix, la Terreur est un outil qui lui paraît indispensable[210]. Le 17 janvier 1794 sont organisées les colonnes infernales commandées par le général Louis-Marie Turreau ; dans le bocage vendéen, celles-ci brûlent les villages et massacrent la population sans faire de différence entre patriotes et rebelles, et en pratiquant, en plus des meurtres, le viol et l'infanticide[194]. Ils disparaîtront de la scène politique jusqu'à la fin de la Convention -. 3-14). Des révoltes royalistes se développent également en Lozère et dans la vallée du Rhône[Note 32]. Élargissez votre recherche dans Universalis. Au nombre de 83, ces départements portent des noms liés à leur géographie physique — cours d'eau, montagnes, mers â€” et ils sont divisés en districts, cantons et communes. Face à la foule marchant sur la Bastille, son gouverneur, le marquis de Launay, accède à la demande de médiateurs venus de l'Hôtel de Ville et accepte par écrit la reddition de la forteresse sous la promesse qu'il ne sera fait aucun mal à la garnison. Sur le plan intérieur, la révolte « fédéraliste Â» s’essouffle ; par chance pour la Convention, les départements frontaliers lui étaient restés fidèles et, comme le soulèvement est plus développé en surface qu’en profondeur, le pouvoir parisien ne tarde pas à recommencer de s’imposer dans les grandes villes[191] : Marseille est reprise le 25 août 1793, Bordeaux le 18 septembre, Lyon le 9 octobre, alors que Toulon livrée aux Anglais le 27 août ne sera reconquise que le 19 décembre. Partout les Français propagent leur idéal révolutionnaire et on commence à parler des frontières naturelles ; mais ce sont surtout les rapports de force militaire et diplomatique qui se trouvent modifiés[128]. Cependant, dans ce procès les fautes du roi, même prouvées, comptent peu devant l’utilisation politique de la sanction[134], alors même que Marat a arraché à l’Assemblée « que la mort du tyran Â» soit votée par appel nominal à haute voix députés sous les yeux de la population[136]. Iconoclasme, vandalisme et blasphèmes anti-chrétiens vont être officiellement encouragés par les représentants en mission et par les sociétés populaires, accélérant ainsi l’écroulement de l’Église constitutionnelle patiemment mise en place depuis 1791[202]. Le Comité de salut public est conçu comme un régime provisoire qui, logiquement, après la victoire doit laisser la place à la constitution de 1793. Dans les semaines qui suivent, plus de 1 400 personnes sont guillotinées à Paris. Quand il se décide enfin à réapparaître à la Convention, il brandit la menace d'une nouvelle épuration, y compris contre certains députés qu'il a la maladresse de ne pas nommer. La mesure abolitionniste est également saluée par La Feuille de salut public, organe officieux du Comité de salut public[213]. Les mois qui suivent l’avènement de la République résonnent des affrontements entre montagnards et girondins. Il s'agit de : Une bonne introduction avec des sources commentées. La Constitution civile du clergé, adoptée le 12 juillet 1790 et ratifiée par le roi le 24 août 1790[56], transforme les membres du clergé en fonctionnaires salariés par l’État. Surtout, conformément aux décrets parus entre 1790 et 1792, les circonscriptions paroissiales sont remaniées et un très grand nombre supprimées, ce qui déclenche un flot de protestations. Sylvain VENAYRE, On trouve par contre un désir unanime de réforme chez les Français, porté par leurs députés qui expriment le souhait d'un État plus efficace et d'une monarchie régénérée[25]. La pré-Révolution. Pour tenter d’arrêter ces émeutes, la Convention vote, le 19 mars 1793, une loi d'exception : tous les insurgés pris les armes à la main ou convaincus d’avoir participé aux attroupements seront exécutés[144]. Pour Michelet, Mignet ou Aulard, elle fut la grande faute de la Révolution française. Au début de l'année 1794, la France est déchirée par les guerres extérieures et intérieures ainsi que par les divisions entre les différentes factions. La Constitution de l'an I cherche à établir une véritable souveraineté populaire grâce à des élections fréquentes au suffrage universel, la possibilité pour les citoyens d'intervenir dans le processus législatif et reconnaît le droit à l’insurrection[Note 35] (ce qui légitime après coup les journées du 10 août et du 2 juin)[154]. Bien qu'elle soit dépourvue de toute autorité législative, la réunion des états généraux a suscité de grands espoirs parmi la population française[26]. Ses membres, au nombre de douze, sont réélus tous les mois par la Convention ; il a l'initiative des lois, le pouvoir exécutif, nomme les fonctionnaires et centralise le pouvoir ; il est dominé par la personnalité de Robespierre qui impose la politique du Comité à la Convention et aux jacobins. Principal organe de gouvernement, le Comité de salut public est créé le 6 avril 1793 en remplacement du Comité de défense générale ; il est composé de neuf membres élus, issus de l’Assemblée, parmi lesquels figurent Danton et Barère. Françoise Brunel. Philippe-Égalité, duc d'Orléans et cousin du roi, va lui aussi voter la mort, marquant le point de départ de la lutte entre orléanistes et légitimistes qui prendra place le siècle suivant. Le 14 juillet, les émeutiers du faubourg Saint-Antoine se rendent autant maître d'une forteresse royale que d'un symbole du despotisme. Qui allait devenir le maître de la situation ? La nomination des députés appartient donc à une majorité dérisoire. Les cahiers de doléances évoquent l’« amour paternel Â» évoquent « un roi juste et bienfaisant comme un père au milieu de ses enfants Â», « un père chéri de ses enfants est bien assuré de leur secours Â», « le père du peuple et régénérateur de la France Â» ; cité par Pierre Goubert et Michel Denis, C'est pourquoi ces deux journées sont fréquemment connues sous le nom de «. Voir C. E. Labrousse. Pour paraître crédible aux yeux des créanciers, un nouvel impôt sur les portes et fenêtres est créé en 1798. Les événements qui bouleversent la France à partir de 1789 rencontrent cependant en Allemagne un accueil très divers. La Révolution française de 1789 est une période majeure de l'histoire contemporaine française. Après la mort de Robespierre, le système gouvernemental mis en place s'effondre rapidement avec, dès le 11 thermidor, la décision de renouveler mensuellement, et par quart, les Comités de gouvernement. Les thermidoriens ont imposé que les deux tiers des élus soient issus de la Convention. Les causes en sont toutefois plus complexes. Les journées révolutionnaires des 31 mai et 2 juin 1793, avec l’arrestation des principaux chefs girondins, mettent fin à leur prépondérance politique. Le 27 novembre 1792 la Savoie est réunie à la France et forme le département du Mont-Blanc. Il est devenu l'homme politique le plus influent. Châteaux et abbayes sont pris d'assaut par les paysans, notamment dans le Sundgau. Les premiers travaux de l'Assemblée sont consacrés à la réforme administrative. Le rapport du 23 mars 1794 (3 germinal an II) de Saint-Just sur « les factions de l’étranger Â» est présenté le lendemain à la Convention qui accorde ce qu'on lui présente comme une ultime purge parlementaire[pas clair][224], alors que Vadier, grand ennemi du Tribun, emporte la décision de faire arrêter les modérés avant le vote du décret d’accusation[225]. À la suite d’incidents, la loi martiale est décrétée par la municipalité, dirigée par Bailly. Si à Bordeaux on ne compte, au début, qu’une centaine de victimes, en juin et juillet 1794, l’arrivée du jeune représentant en mission Jullien (de Paris) provoque un regain de répression qui en encouragera deux fois plus. Le Général Custine s’empare de Spire (30 septembre), de Worms (5 octobre), puis de Mayence et de Francfort (les 21 et 22 octobre), ce qui lui permet de tenir la rive gauche du Rhin alors que Dumouriez, en remportant la victoire décisive de Jemmapes le 6 novembre 1792, se rend maître de la Belgique. L'historien Albert Soboul, spécialiste de la Révolution française, écrit à propos de ces journées de prairial : « Son ressort, le mouvement populaire, ayant été brisé, la Révolution était terminée[64] Â». La Révolution française et l’Empire, 1789-1815 Manuel pages 60 à 105 . En l’espace d’une décennie (1789-1799), elle change totalement le paysage social, politique et économique du pays. Ces défenseurs de la cause populaire sont, comme les girondins, des bourgeois provinciaux qui se méfient des extrêmes[124]. La déchristianisation n’est pas non plus un mouvement spontané comme l’avait été la grande peur. Cette insurrection prend très vite de l’importance quand la Vendée se soulève d’un bloc[143]. L'hiver 1794-1795 est aussi froid que celui de 1788-1789 et la misère envahit les rues des grandes villes[238]. Les sociétés populaires, contrôlées par les sans-culottes, reçoivent des pouvoirs de surveillance et de police. La presque totalité des sans-culottes parisiens se retrouve à cette période (février – septembre 1793) sensibilisée par les Enragés qui se composent de trois hommes dominants : On retrouve des rumeurs de « complots aristocratiques Â» peu de temps avant le 10 août 1793 pour le premier l’anniversaire du. Mais, dès le 26, des ordres de marche sont délivrés à six régiments et une troupe d'environ 20 000 hommes[39] — une « véritable petite armée Â» â€” est appelée aux abords de la capitale afin de maintenir l'ordre à Paris et à Versailles[40].